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AccueilTrump avait prévu de sauver la vape. Qu'en est-il ?

Trump avait prévu de sauver la vape. Qu'en est-il ?

10/01/2025

1. Introduction : Une promesse réitérée… mais questionnée

 
Au milieu des nombreuses promesses que les candidats font aux électeurs, il en est une qui attire particulièrement l'attention dans le camp de Donald Trump : celle de « sauver le vapotage aromatisé » (ou « sauver la vape »), une déclaration faite sur le réseau social Truth Initiative. Trump prétend ainsi avoir « sauvé le vapotage aromatisé en 2019 » et entend réitérer cet engagement. Pourtant, cette affirmation interroge. Durant son précédent mandat, l'homme n'a pas hésité à menacer directement l'industrie de la cigarette électronique, allant jusqu'à envisager l'interdiction complète des e liquides aromatisés. Il s'en est cependant rétracté in extremis, soi-disant parce que certains de ses conseillers lui avaient rappelé qu'une partie importante de son électorat vapotait et qu'une interdiction stricte pourrait lui aliéner ces voix. Dès lors, la promesse de « sauver la vape » semble peu en phase avec les actes passés de l'ex-président.
 

Dans le présent article, nous allons analyser les multiples facettes de cette promesse de Donald Trump : son contexte politique, les raisons derrière la volte-face de 2019, le rôle des lobbies de la vape et du tabac, les positionnements respectifs des démocrates et des républicains. Nous nous pencherons également sur la question des mineurs, l'un des principaux facteurs de crispation autour de l' ecig , et évaluons le bilan sanitaire et politique de l'administration Trump en la matière. Enfin, nous verrons dans quelle mesure la candidate démocrate Kamala Harris, tout comme l'ex-candidat Joe Biden, se positionne sur le sujet. L'objectif est de démêler le vrai du faux, pour cerner si Trump pourrait effectivement être le « sauveur » qu'il prétend être, ou bien s'il reste un président imprévisible pour ce secteur déjà sous haute tension.

Trump avait prévu de sauver la vape. Qu'en est-il ?

2. L'industrie de la cigarette électronique et ses enjeux aux États-Unis

 

.Une croissance exponentielle

 

Depuis ses débuts au début des années 2000, le marché de la cigarette électronique a connu une croissance fulgurante. Aux États-Unis, le secteur de la vape représente aujourd'hui plusieurs milliards de dollars, englobant aussi bien les grands fabricants de dispositifs (boxs, pods,) que les producteurs de e liquide (avec ou sans nicotine). Les magasins spécialisés se multiplient, proposant une large gamme d'arômes : tabac, menthol, fruités, gourmands, etc.

 

Le vapotage a ainsi gagné une popularité importante auprès de nombreux anciens fumeurs désireux de réduire les risques liés à la combustion du tabac, perçue comme bien plus nocive que l'utilisation de la vapeur d'e liquide. Toutefois, cette croissance s'est accompagnée de vives controverses, notamment concernant le vapotage des mineurs, qui sont attirés par les saveurs sucrées et fruitées, facilement dissimulables, et que certains qualifient d'« effets marketing abusifs ».

  

.Les enjeux de santé publique

 

Pour les défenseurs du vapotage, la cigarette électronique représente une révolution en matière de réduction des risques. L'absence de combustion réduit notablement la production de substances toxiques différemment à la cigarette classique, offrant un moyen de sevrage ou de consommation de nicotine réputé moins dangereux. Certains spécialistes estiment que l'ecig pourrait sauver des millions de vies en incitant les fumeurs invétérés à délaisser le tabac au profit d'un produit dont les conséquences sur la santé sont considérées comme moindres, bien que toujours à l'étude sur le long terme .

 

En revanche, les détracteurs dénoncent l'existence d'additifs aux effets méconnus, la possible normalisation du geste de fumer – même via la vapeur – ou encore l'essor du vapotage chez les jeunes. L'épidémie de la COVID-19 a également contribué à la méfiance envers tout produit inhalé, certains s'inquiétant des effets de la nicotine ou des arômes en cas d'infection respiratoire.

 

3. Le précédent mandat de Trump : des menaces pesant sur les arômes

 
.L'épisode de 2019 : l'interdiction avortée des arômes
 

En 2019, Donald Trump a suscité un impact dans l'industrie véritable de la vape en évoquant une interdiction pure et simple des e liquides aromatisés, à l'exception de ceux au tabac ou au menthol. Les raisons initiales étaient portées sur la multiplication de cas d'affections pulmonaires graves, dont plusieurs décès, attribués dans un premier temps à l'utilisation de dispositifs de vapotage – même si l'on a découvert plus tard que la plupart de ces cas étaient liés à des produits au THC frelatés et non à des e liquides standards nicotinés.

 

Les médias américains, l'opinion publique et plusieurs associations ont alors fait pression pour un encadrement drastique de l'ecig, l'idée étant de protéger les adolescents, très amis des saveurs sucrées et fruitées. De son côté, Donald Trump, d'abord enclin à prendre une mesure radicale, s'est ravisé au tout dernier moment, la veille même de la conférence de presse qui devait officialiser l'interdiction. Selon plusieurs sources, le revirement aurait eu lieu après présentation de données démontrant que de nombreux vapoteurs – majeurs et électeurs potentiels – se détourneraient du président s'il venait à interdire les saveurs. Le risque politique aurait alors pris le pas sur les considérations de santé publique.

 

.Les justifications de Trump

 

Après avoir « sauvé » la cigarette électronique qu'il avait lui-même menacée, Donald Trump a mis en avant une posture de défenseur de la liberté individuelle et de soutien aux petites entreprises de la vape. Il a promis de combattre le vapotage des mineurs en mettant davantage sur les campagnes de prévention et la responsabilisation, plutôt que sur une interdiction complète. Ce discours, cependant, est apparu contradictoire : comment prétendre « sauver » un secteur alors que l'on a failli lui porter le coup fatal ? C'est cet écart entre la parole politique et les actes qui continuent de hanter la communauté des vapoteurs et qui nourrit la méfiance vis-à-vis des annonces récentes du candidat Trump.

 

4. Le contexte de la campagne 2025 : Trump contre Harris

 

.Kamala Harris, nouvelle figure de l'opposition démocrate

 

En raison de problèmes de santé et de sondages en demi-teinte, Joe Biden s'est retiré de la course à la Maison-Blanche, cédant la place à Kamala Harris. Première femme afro-américaine et d'origine sud-asiatique à occuper le poste de vice-présidente sous Biden, Harris se présente désormais comme la candidate démocrate pour la présidence. Dans le débat sur le vapotage, les démocrates ont traditionnellement adopté une ligne plus stricte, insistant sur la protection des mineurs. Durant le mandat de Biden, la mesure forte envisagée a été l'interdiction des cigarettes mentholées, finalement abandonnée. Quant au vapotage, aucune action législative majeure n'a été prise ; seuls quelques programmes de sensibilisation sur les dangers de l'ecig chez les jeunes ont vu le jour.

 

.L'axe de campagne de Trump sur le vapotage

 

Pour sa part, Donald Trump a relancé son discours de 2019, affirmant à nouveau qu'il avait « sauvé le vapotage aromatisé » et qu'il recommencerait si Harris souhaitait, selon ses dires, « tout interdire ». Cette posture de sauveur répond à plusieurs impératifs :

Garder le soutien de l'électorat vapoteur : de nombreux Américains utilisent l'ecig comme alternative à la cigarette, et certains se sentent menacés par les appels à l'interdiction des saveurs.

Apparaitre comme pro-business : Trump revendique fréquemment son identité d'homme d'affaires capable de dynamiser l'économie et de soutenir les petites entreprises, comme les boutiques de vape.

 

Se différencier des démocrates : en accusant Kamala Harris de vouloir « tout interdire », Trump s'adresse à une frange de l'électorat conservateur attaché aux libertés individuelles.

Cependant, cette rhétorique s'accompagne d'une certaine amnésie : le principal danger qui avait pesé sur les e liquides aromatisés, en 2019, venait bel et bien des déclarations de Donald Trump lui-même.

 

5. Les lobbys du tabac et de la vape dans la balance

 

.Le rôle de la Vapor Technology Association (VTA)

 

Le jour même où Donald Trump publiait son tweet annonçant qu'il « sauverait à nouveau » la cigarette électronique, il s'était entretenu avec Tony Abboud, le directeur exécutif de la Vapor Technology Association (VTA). Cette organisation se présente comme la principale association de défense du vapotage aux États-Unis. Représentant de nombreux acteurs de la filière (boutiques spécialisées, producteurs de e liquide, fabricants d'ecigs, etc.), la VTA fait du lobbying pour que la réglementation fédérale reste favorable à l'innovation et n'entrave pas la liberté des vapoteurs adultes.

Le soutien que peut apporter la VTA à un candidat est loin d'être négligeable : il se traduit par des campagnes médiatiques, des financements, et la mobilisation de milliers de vapoteurs lors d'événements politiques. Or, Donald Trump, fin stratège, dit qu'il a besoin de l'appui de ces électeurs pour l'emporter.

 

.Big Tobacco en embuscade

 

Un autre élément non négligeable : le deuxième plus gros donateur du comité d'action politique (PAC) soutenant Donald Trump, Make American Great Again, est RAI Services Company, une filiale de Reynolds American, l'un des géants du tabac. De nombreux observateurs notent que Big Tobacco s'intéresse de près à la cigarette électronique, et voient un marché de diversification potentiellement rentable pour compenser la baisse des ventes de cigarettes traditionnelles aux États-Unis.

 

Selon le Washington Post, Big Tobacco aurait choisi de soutenir Trump, misant sur son « approche chaotique en matière de santé publique » et sur sa propension à prendre des décisions parfois inattendues. Pour ces groupes, un président capable de se rétracter en dernière minute peut représenter une opportunité, car les coups de pression et le lobbying ciblé peuvent infléchir sa position. Autrement dit, en cas de victoire de Trump, les cigarettiers espèrent disposer de quelques années de « tranquillité » supplémentaire pour influencer la réglementation sur la cigarette électronique et consolider leurs parts de marché.

6. Une promesse de « sauver la vape » : quelles réalités derrière les mots ?

 

.La protection de la jeunesse, argument central

 

Le débat autour de la cigarette électronique se cristallise souvent autour de la protection des mineurs. Les opposants à la vape considèrent que les arômes (notamment fruités et gourmands) sont un piège pour les adolescents, pouvant créer une dépendance à la nicotine et susciter un effet de « passerelle » vers la cigarette classique. L'interdiction des saveurs, ou leur stricte limitation, est donc défendue par le nombre d'associations de santé publique et de parents d'élèves.

Trump, tout comme d'autres responsables politiques, a rencontré en avant l'idée de lutter contre le vapotage chez les mineurs. Or, la ligne de fracture apparaît dans les moyens à employer : doit-on imposer un bannissement de tous les arômes pour frapper fort, ou favoriser un encadrement strict (vérification d'âge, distribution limitée, taxations spécifiques) afin de ne pas pénaliser les vapoteurs adultes qui ont besoin de ces saveurs pour se tenir éloignés du tabac ?

 

.Un opportunisme politique

 

Le fameux « sauvetage » du vapotage aromatisé par Trump, en 2019, repose largement sur des considérations opportunistes. Tout porte à croire qu'il a basculé au dernier moment pour conserver les voix des vapoteurs, nombreux dans son électorat républicain. Le même calcul semble être à l'œuvre pour l'élection 2025. D'autant plus que Trump a clairement besoin de tout le soutien possible, face à une Kamala Harris qui pourrait mobiliser l'électorat démocrate et indépendant, notamment les femmes et les minorités.

 

En outre, la posture de Trump comme « outsider » prêt à défier l’establishment politique n’a jamais vraiment été abandonnée. Se présenter comme le défenseur d'une industrie souvent mal comprise, voire vilipendée, lui permet de consolider son image d'homme agissant pour la « liberté » et pour le « business » américain. Cependant, cet argument ne tient qu'à un fil : la confiance des vapoteurs, qui peuvent se rappeler que l'ancien président a songé à interdire ces mêmes arômes.

7. Kamala Harris et les démocrates : une relative indifférence ?

 

.Joe Biden, un bilan discret sur le sujet

 

Avant que Kamala Harris ne prenne la tête de la campagne, Joe Biden, alors Président sortant, s'était montré peu actif en matière de réglementation sur la cigarette électronique. Bien qu'il ait envisagé d'interdire les cigarettes mentholées, il n'a pas mené cette mesure à son terme. Concernant la vape, l'administration Biden s'est bornée à encourager des campagnes de prévention visant à décourager l'utilisation de l'ecig chez les mineurs. Selon certaines critiques, le manque d'initiatives fortes traduisait une certaine prudence politique, voire une indifférence relative au dossier.

 
.Kamala Harris : plus stricte ou simplement peu concernée ?
 

Sur le plan idéologique, Kamala Harris a montré par le passé une sensibilité aux enjeux de santé publique et de justice sociale. Il est probable qu'elle endosse une position plus stricte vis-à-vis de la cigarette électronique, notamment pour limiter l'accès des jeunes aux arômes. Trump l'accuse de vouloir « tout interdire », sans pour autant citer de preuve concrète. En l'absence de communication précise sur le sujet, il est difficile de savoir exactement quelles mesures Harris aurais prises

 

Toutefois, l'expérience récente montre que les démocrates, bien qu'en faveur d'une régulation du vapotage, n'ont pas posé d'actes majeurs contre l'industrie depuis l'arrivée de Biden au pouvoir en 2021. Le risque pour les vapoteurs adultes d'une interdiction généralisée sous Harris, présents dans la rhétorique de Donald Trump, semblent donc exagéré, voire infondé. Le plus probable serait une poursuite des politiques de prévention et un encadrement renforcé, notamment contre la publicité ciblée vers les mineurs.

 

8. Les contradictions internes de la présidence Trump

 

.Un président « pro-business », vraiment ?

 

Donald Trump se proclame souvent président « pro-business », se targuant d'alléger les réglementations pesantes pour les entreprises. Mais cette étiquette a montré ses limites avec le dossier de la vape. En 2019, sa réaction initiale a été particulièrement sévère et laissait présager une interdiction totale des e liquides aromatisés. S'il a fait marche arrière, c'est principalement par calcul électoral, et non par conviction profonde. Il en résulte un climat d'incertitude pour les acteurs du marché : Trump peut aussi bien faire volte-face et imposer des mesures drastiques qui se posent en champion de la cause du vapotage en moins de 24 heures..

 
.Les pressions extérieures
 

On ne peut comprendre les décisions de Trump sur la cigarette électronique sans examiner les pressions qu'il subit :

Les associations de santé publique : ferventes défenseures d'une régulation stricte, elles rappellent au président les chiffres alarmants du vapotage chez les adolescents.

 

Les lobbies du tabac : exploitant la popularité de la vape pour se redéployer, ils voient en Trump un allié potentiellement maniable.

 

Les petits entrepreneurs de la vape : inquiets de voir leurs boutiques menacées par une interdiction brutale, ils demandent au président de veiller à ce qu'une réglementation démesurée ne tue pas leur activité.

 

L'opinion publique : polarisée, elle balance entre la crainte des risques pour la jeunesse et l'idée de la vape comme outil de réduction des risques pour les fumeurs adultes.

 

Au milieu de ces forces divergentes, Trump oscille entre volonté de faire un coup d'éclat (interdire un produit jugé nuisible) et nécessité de conserver une clé électorale (vapoteurs, entrepreneurs, lobbies du tabac). Ce jeu d'équilibriste est loin d'être simple, et c'est cette complexité qui rend ses positions difficiles à prédire.

9.Les scénarios possibles en cas de réélection de Trump

 

.Un maintien du compromis sur les saveurs ?

 

Durant son premier mandat, Donald Trump avait finalement opté pour une position mi-figue mi-raisin : l'interdiction de la vente de la plupart des dosettes aromatisées (à l'exception du tabac et du menthol).

Un deuxième mandat Trump pourrait bien conserver ce statu quo, en laissant aux fabricants la possibilité de proposer des arômes, mais en restreignant leur mode de distribution pour limiter l'attrait chez les mineurs.
 

.Un potentiel revirement brutal

 

L’une des grandes inconnues réside dans la capacité de Trump à effectuer des retours spectaculaires. S'il se sentait mis en difficulté par les groupes de santé publique ou par un scandale médiatique impliquant le vapotage chez les adolescents, il n'hésiterait peut-être pas à sacrifier la cause de la vape pour regagner en popularité. Cela s'était déjà produit en 2019 ; rien n'indique que cela ne puisse se reproduire. Les entreprises de la vape et leurs clients sont donc constamment sur le qui-vive.

 
.L'influence croissante de Big Tobacco
 

On ne saurait ignorer le rôle de Big Tobacco, qui investit massivement dans le vapotage pour pallier l'érosion du marché de la cigarette traditionnelle. Avec Trump, il pourrait y avoir un environnement plus favorable à ces grands groupes qu'aux petits entrepreneurs indépendants. Une réglementation qui semble « pro-vape » peut en réalité mieux servir les intérêts de quelques multinationales disposant des ressources pour s'adapter rapidement, au détriment des petites entreprises qui peinent à satisfaire les exigences de la FDA. (Food and Drug Administration)

 

10. Les réactions de la communauté des vapoteurs et des entrepreneurs

 

.La méfiance envers les discours politiques

 

Les vapoteurs adultes, qui utilisent la cigarette électronique pour réduire ou arrêter leur consommation de tabac, ont pris connaissance de se méfier des promesses politiques. Dans le cas de Trump, beaucoup se souviennent de la frayeur de 2019, lorsque la menace d'une interdiction complète des saveurs s'est rapprochée. Dès lors, l'enthousiasme pour les déclarations du président sortant reste mitigé : certains saluent sa décision tardive d'avoir « sauvé la vape », d'autres lui reprochent d'avoir été le principal instigateur de la menace.

 

.Les boutiques de vape sur le qui-vive

 

Pour les boutiques de vape et les fabricants de e liquide indépendants, chaque changement de président peut entraîner un bouleversement réglementaire. Elles doivent anticiper les coûts de mise en conformité, s'assurer de respecter les éventuelles restrictions (vérification de l'âge, interdictions d'arômes, etc.) et maintenir leur compétitivité face aux grands groupes du tabac. Ces entrepreneurs pèsent donc avec prudence sur les annonces de Donald Trump, se préparant à un possible renforcement s'il change à nouveau d'avis.

 

 
 
12. Conclusion : Trump, sauveur ou fossoyeur de la vape ?
 

Les déclarations récentes de Donald Trump, affirmant qu'il « sauvera encore le vapotage » face à une Kamala Harris qui voudrait « tout interdire », doivent être abordées avec prudence. Les faits démontrent que l'ancien président fut lui-même l'instigateur d'une tentative d'interdiction du vapotage aromatisé en 2019, avant de se rétracter à la dernière minute. Son positionnement oscille entre un conservatisme moral (protéger les mineurs d'un produit perçu comme dangereux) et un pragmatisme électoral (ne pas se mettre à dos les vapoteurs adultes).

 

Alors que Kamala Harris n'a pas exposé de programme détaillé sur la cigarette électronique, il semblerait qu'elle ne s'éloigne pas fondamentalement de la ligne démocrate, plutôt favorable à une réglementation plus stricte, sans pour autant prôner une interdiction généralisée. Le bilan de Joe Biden, jusque-là, se caractérise par une relative passivité dans ce domaine, suggérant qu'il n'y aurait pas eu de mesures radicales contre la vape si les démocrates avaient conservé la présidence.

 

En fin de compte, l'électorat américain, et en particulier les vapoteurs, se retrouvent face à un choix épineux : faire confiance à un président qui a déjà menacé la vape ou miser sur un candidat qui n'a pas fait du vapotage une priorité . Les lobbies du tabac, tout comme la Vapor Technology Association, continuent de manœuvrer en coulisses pour influencer les décisions. Dans ce contexte, la promesse de Trump d'être à nouveau le « sauveur de la vape » apparaît autant comme un argument de campagne qu'un véritable plan politique.

 

La réalité s'avère bien plus nuancée : un second mandat Trump pourrait protéger le vapotage… ou au contraire l'entraver à nouveau si la pression médiatique ou les stratégies électorales l'exigent. De la même manière, l’élection de Kamala Harris pourrait conduire à un renforcement réglementaire, ou bien à un simple maintien du statu quo initié par Biden.

 

 
 
Ce qui semble certain, c'est que l'industrie de la cigarette électronique, en plein essor et déjà régulée par les autorités sanitaires (FDA), continue de susciter débats et polémiques. Derrière les discours de campagne, les enjeux de santé publique, de protection de la jeunesse et de libertés individuelles ne sauraient être balayés d'un revers de main. Les citoyens, entrepreneurs et vapoteurs américains devront donc rester attentifs à l'évolution de la situation légale et politique, car la promesse présidentielle de « sauver la vape » ne protège pas nécessairement d'un futur revirement.
 

En somme , la déclaration de Donald Trump répétant qu'il est le garant du vapotage aromatisé doit être lu à l'aune de son passif : certes, il a renoncé à interdire les e liquides aromatisés en 2019, mais cette interdiction provenait de son initiative . Son changement soudain de cap juste avant l'annonce officielle laisse penser que ses postures dépendent avant tout du calcul politique. Les liens avec Big Tobacco, le rendez-vous avec la Vapor Technology Association, et l'assise électorale des vapoteurs adultes constituent probablement des éléments déterminants dans ses prises de position.

 

Pour les vapoteurs qui ont fait le choix de la cigarette électronique – souvent perçue comme une alternative plus saine au tabac – la vigilance reste de mise. Le bras de fer entre défenseurs et détracteurs du vapotage, largement portés par des controverses sur la santé des jeunes et sur le rôle des arômes, est loin d'être terminé. Quelle que soit la question de l'élection, le cadre réglementaire et l'avenir de la vape aux États-Unis dépendent encore d'arbitrages complexes entre science, intérêts économiques, pressions médiatiques et considérations politiques. À ce titre, le prochain locataire de la Maison-Blanche aura un rôle central à jouer, qu'il s'agisse de consolider la place de l'ecig comme outil de réduction des risques ou de la contraindre davantage, au risque de lui faire perdre son attrait pour les fumeurs en quête d'une voie de sortie.